Death Wish : Quand Bruce Willis retrouvait son expressivité et sa hargne d’antan

L’ère des remakes n’est définitivement pas prête de se terminer. Cette année, le réalisateur Eli Roth (Hostel, Knock Knock), s’attaque à Death Wish, saga de cinq films voyant Charles Bronson joué les justiciers. C’est Bruce Willis, sans moustache, qui aura la lourde de tâche de reprendre le flambeau. L’acteur n’étant plus que l’ombre de lui-même depuis quelques années, ce film va-t-il définitivement l’enterré ?

 

Fiche Technique

 

Réalisé par Eli Roth

Genre : Action, Thriller, Drame

Film Américain

Durée : 1h49 environ

Interdit aux moins de 12 ans

 

death wish affiche

L’histoire

 

Paul Kersey, chirurgien urgentiste, mari et père de famille modèle, voit sa vie basculer lorsqu’une agression contre se transforme en tragédie. Bien décidé à trouver les coupables, et parce que la police est trop surbookée pour faire la moindre chose, Paul se lance dans une chasse à l’homme sans aucune pitié. Chirurgien le jour, justicier la nuit.

 

 

 

Doit-on faire justice seul ?

 

Il faut vraiment avoir une case en moins pour s’attaquer à la famille de Bruce Willis. Je vous vois déjà venir, vous les fans hardcore de Charles Bronson, pleurant de colère après avoir entendu parler du remake du Flingueur. D’autant plus lorsque vous avez appris que Stallone, un temps attaché au projet et rôle titre, se désistait pour céder sa place à Bruce Willis qui, depuis The Expendables 2, n’est plus que l’ombre de lui même. Contre toute attente, Death Wish envoie du lourd, surprend d’un coté parce qu’on retrouve un Bruce Willis en forme (et Patrick Poivey son doubleur officiel), de l’autre parce qu’Eli Roth ne va pas vraiment faire son Eli Roth, respectant le matériau d’origine, tout en posant sa pate et effectuant quelques remaniements scénaristiques afin de coller à notre époque.

death wish paul et sa famille avant le drame

Ambiance film noir des eighties + modernité = film hommage aux vieux vigilant movie. Moins bavard qu’Hors de contrôle, un poil moins nerveux chorégraphiquement parlant qu’Equalizer, Death Wish se situe juste au milieu. Pas de gore pour du gore contrairement à ce qu’Eli Roth a l’habitude de faire, de la violence présente pour alarmer les gens, surtout les américains. Le sujet sur le port d’armes, toujours d’actualité, se voit agir encore plus en profondeur. Alors que beaucoup souhaiteraient par sécurité, porter une arme sur eux, d’autres profitent de cette liberté pour commettre des crimes. Partant de là, on punira forcément et injustement ceux qui voulaient se servir de leur arme pour se défendre.

death wish video en ligne d'un sauvetage

Modernité oblige, Death Wish tirera la sonnette d’alarme sur les réseaux sociaux et ces personnes courant après les likes en postant des vidéos chocs sur Youtube sans penser une seule seconde au mal qu’ils ont fait. Youtube sera aussi dans le collimateur d’Eli Roth, critiquant le fait qu’on peut poster tout et n’importe quoi. A chaque évolution technologique, certains humains corrompus pervertissent les bonnes choses en s’en servant pour faire le mal. Youtube, les réseaux sociaux et les téléphones portables en font malheureusement parti. Oui, à ceux qui s’attendaient à un vigilante movie bête et divertissant, vous vous trompiez, ce film fait réfléchir.

 

-T’es qui toi?

-J’suis ton dernier client.

 

Bruce Willis : Back in black

 

« De retour en noir,

Je me pieute,

Y a bien trop longtemps que je suis parti!

J’suis content d’être de retour,

oui, je me suis défait,

du nœud coulant,

qui me retenait pendu,

je garde mes yeux rivés au ciel,

ça me donne du courage,

oubliez le corbillard,

car je ne mourrai jamais. »

 

En entendant ses quelques notes, mon cœur a tambouriné et quelques larmes de joies ont presque faillis coulées. Quel génie que d’avoir  lié Back in Black d’AcDc au retour sur grand écran de Bruce Willis. Les paroles donnent presque la sensation d’avoir été écrites pour ce jour, celui où Bruce Willis reviendrait. Quelle autre musique sentant bon le rock des eighties, pouvait servir de come back au retour de l’action héro ?

death wish paul au chevet de sa fille dans le coma

Eli Roth aux commandes, attendez-vous à de la violence bien craspouille. Cette fois, notre ancien John McClane n’est pas flic. Il a fait des études de médecine le monsieur, il a une femme avec qui la vie de couple se passe bien (et pas n’importe laquelle : c’est la ravissante Elisabeth Shue),  un frère (Vincent D’Onofrio CARREMENT), et une fille avec qui il est très proche. Il habite un petit quartier bourgeois tranquille, porte des fringues de premier de la classe et traite avec le plus profond respect son prochain. Meme les beaufs lui cherchant des noises.  MAIS, quand un pervers ayant des vues sur sa fille commet un cambriolage et le transforme en tragédie, qu’en prime les flics ne trouvent rien pour trouver et coffrer les responsables, feu John McClane revient, plus remonté que jamais.

 

-Alors, vous allez pas me tuer?

-Moi non, mais ton crique si…

 

On cherche pas des noises à la famille de Bruce Willis

 

Pas de sarcasme, peu d’humour, pas de parlotte comme un vieux sénile, juste cette soif de vengeance, et l’envie de faire bouger les choses. Lentement mais surement, et parce qu’il voit une chance comme ces potes Stallone, Schwarzy et Gibson, de revenir au cinoche et ne plus jamais ô grand jamais voir ses films sortir directement dvd, Bruce Willis faire ressurgir la bête dormant en lui.

Un beau cadeau pour les fans frustrés et en colère depuis que l’acteur avait décidé de faire le strict nécessaire, écopant bien trop souvent de rôles secondaires. Notre chirurgien apprenti justicier va devoir s’expérimenter. Comme d’autres avant lui, on ne s’improvise pas justicier du jour au lendemain.  La patience sera de mise et vous en serez lourdement récompensé, vous les petits sadiques vous délectant de voir un mec faire le ménage chez les raclures de bidet.

death wish paul portant un sweat à capuche dans une boite de nuit

Bruce Willis alias Paul Kersey, peut remercier les tutos de Youtube lui ayant réapprit à se servir d’un flingue histoire de ne plus se démolir la mimine avec le recul, il peut remercier aussi les tutos d’avoir apprit à détruire les données d’un disque dur où il apparaissait sur les vidéos surveillances d’un bar où il zigouillait un receleur.

death wish
Ils disent que c’est un ange gardien.

Balançant quelques punchlines bien bad ass, empruntant des vêtements de patients décédés histoire de les jeter après ses rondes de nuit, faisant de sérieux bobos aux crapules, Bruce Willis enchainera les têtes explosées, membres troués par balles et autres morts bien craignos. Froid, déterminé, notre chirurgien tout gentil se transforme en un véritable Dexter Morgan. On lui donnera même un nom de baptême : le croque-mort.

 

Parce que oui, Paul, il fera la une des journaux télévisés, on parlera de lui à la radio, saluant sa bravoure, son envie de sauver la veuve et l’orphelin dans un Chicago gangréné par l’insécurité et la violence. Vêtu de sa capuche (ou hoodie, pour les mecs à la mode), devenu un symbole (tiens ça fait penser à Kick Ass), difficile de ne pas repenser au film Incassable voyant Bruce finir par devenir un super héros sans costume ridicule. D’ailleurs, l’acteur sera de retour dans la peau de David Dunn dans Glass, suite d’Incassable.

 

Au final, je m’attendais au pire, surtout après Die Hard 5 et les DTV de Bruce Willis. Death Wish d’Eli Roth est une sacrée surprise, défoulant autant qu’il fait réfléchir.  Mise en scène, musiques et scènes d’action jouissives, touche dramatique mielleuse au début puis authentique par la suite,  casting génial (Dean Norris dans la peau d’un flic…encore), Bruce Willis is back, et les petits clichés se trouvant de ci de là, on s’en tape royalement. Du pur vigilante movie jubilatoire marchant toujours autant.

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