Bernard et Bianca au pays des kangourous: Il se passe quelque chose d’étrange ici. Ça pue le rat d’égouts !

A la recherche d’un Disney osant vous offrir quelque chose d’original et d’adulte  sans déverser une seule fois son lot de chansons et autres niaiseries? Vous voulez des sensations fortes, accompagner des personnages attachants le temps d’une petite heure ? Embarquez avec Bernard et Bianca, les souris de SOS société pour une aventure spectaculaire. Pour son 38ème long métrage d’animation et 29ème classique d’animation, Disney frappe fort. Disney comme vous ne l’avez jamais vu et vécu.

 

Fiche Technique

 

Réalisé par  Hendel Butoy et Mike Gabriel

Genre : Animation, Aventure

Film Américain

Durée : 1h17 environ

 

bernard et bianca au pays des kangourous affiche

L’histoire

 

Bernard et Bianca, souris membres de la SOS société partent en Australie afin de venir en aide  Cody, jeune garçon capturé par un méchant braconnier alors qu’il tentait de protégé Marahute, un aigle royal.

 

 

 

Quand Disney bousculait son propre univers

 

Jamais ô grand jamais on avait eu un film des studios Disney si ambitieux, si intelligent, audacieux, osant faire quelque chose qu’on avait rarement vu au cinéma. Découvert lors de sa sortie à l’âge de 5 ans juste après un passage à MacDonald’s (obligatoire pour l’époque quand on allait voir un Disney au ciné), ce film m’avait laissé sans voix et ce, dès la scène d’introduction pour le moins vertigineuse et terriblement attendrissante. Jamais je n’ai pu l’oublier, le regardant sans cesse lors de sa sortie en VHS. Un Disney comportant des dialogues matures, un design de personnages aux expressions et gestuelles mon cartoonesque, on n’en trouve pas à tous les coins de rues. Un Disney ne cassant pas le rythme de son film en parsemant de si de là des chansons, un Disney détaillant l’univers de son film en prenant son temps, tout en réintroduisant un couple vedette en le réinventant. A croire que nous ne sommes pas devant un Disney.

bernard et bianca au pays des kangourous cody escalade une falaise pour sauver marahute

Après avoir vécu une aventure dans les eaux noires du Bayou du diable lors d’une première aventure, Bernard et Bianca reviennent pour une deuxième aventure. Une première pour Disney. Dans Bernard et Bianca au pays des kangourous, leur nouvelle aventure sera à une échelle bien plus épique que la précédente avec des plans qu’on a jamais vu.  Le format, l’échelle, les perspectives gigantesques, les superpositions des personnages et des décors, tout a été transcendé.  Une dimension juste ENORME de ce que représentent l’Australie et notre monde.

bernard et bianca au pays des kangourous cody surf sur l eau en compagnie de marahute

Chaque plan est à tomber par terre, le rendu est incroyable.  Afin de saisir l’ambiance de l’Australie, les cinéastes se sont embarqués pendant deux semaines là-bas. Prise de photos, croquis, observation des animaux (tels les koalas, les kangourous, les ornithorynques), le résultat au final n’en sera que plus crédible et réaliste, tout en conservant le grain de folie made in Disney. Nous voila une fois de plus emporté au-delà de la réalité.  Tout comme notre couple de souris, de New York à Sidney, nous nous sentons comme des fourmis dans ce monde gigantesque. D’autant plus lors de ces moments où nos héros sont perdus dans ce vaste environnement. L’Australie est démesurée au travers les yeux d’un rongeur. C’est parfaitement restitué ici.

bernard et bianca au pays des kangourous vol en albatros

De vrais enjeux, une véritable aventure magistrale, virevoltante où il ne faut pas avoir peur du vide parce que OUI, dans Bernard et Bianca au pays des kangourous, tout comme Le roi lion, on joue avec la caméra, on allie 2D et 3D pour vous offrir plus qu’un simple film d’animation : une expérience spectaculaire montrant de magnifiques paysages. L’Australie, comme si vous y étiez.  Sensation de vitesse, sensation de vertiges, sensation de vol, l’usage des perspectives laisse sans voix.

 

Planquez vos kangourous les copains, j’aaaarriveeeee !

 

Bernard et Bianca sont de retour

 

Comme pour chaque nouveau film d’animation, nouveaux amis, nouveaux ennemis, personnages principaux ou secondaires, ce n’est pas ça qui manque. Chacun tient une place important, chacun a sa personnalité distincte et unique, aucun ne laisse indifférent.  N’oublions pas que ça reste des animaux, on veillera donc à ce que la gestuelle et les expressions soient en adéquation avec l’espèce présentée. Deux petits héros œuvrant incognito, s’employant à secourir les faibles à travers le monde, on ne voit pas ça tous les jours.

bernard et bianca au pays des kangourous bernard bianca

  • Bernard, notre héros, timide, maladroit, faible, un personnage principal improbable, attendrissant et héroïque qui ne manquera pas de nous émouvoir et nous surprendre. Dans cette suite, amoureux de Bianca, il tentera à plusieurs reprises de faire sa demande en mariage sans jamais y arriver et nous, on a envie de l’aider.  De quoi tisser un lien fort entre le personnage et le spectateur. Belle réussite.
  • Bianca, la chef de notre duo, parfaitement maquillée, parfaitement habillée, douce, tendre, généreuse, Bianca est radieuse.

bernard et bianca au pays des kangourous cody

Cody, petit garçon Australien généreux et gentil, habitant avec sa mère veuve dans une charmante maison loin de toute civilisation. Cody, visiblement sans amis à qui parlé, c’est lié d’amitié avec les animaux du coin qu’il aide chaque fois qu’ils sont dans le besoin. Pour une fois, nous sommes face à un personnage humain parlant à des animaux qui peuvent parler. Oui, au fil du temps, le petit garçon a apprit le langage des animaux. Un jour, en rendant visite à ses amis dans le désert, il apprend qu’une femelle aigle est piégée en haut d’une falaise. En la libérant, une forte amitié naitra entre Marahute, l’animal et le jeune garçon.

bernard et bianca au pays des kangourous jack

Jack, la souris kangourou la plus courageuse de toute l’Australie. Charismatique, séducteur, loyal, Jack pourrait être un mix d’Alan Grant de Jurassic Park et Indiana Jones.

bernard et bianca au pays des kangourous franck

Frank, le lézard à collerette, colérique, hystérique, un peu fou, et un peu trop excité faisant un séjour malgré lui dans le domicile du méchant McLeach. Un personnage secondaire au temps de présence minimaliste mais mémorable. Sa petite voix aigue et cassée, sa manière de se déplacer rapidement, sa grande collerette bougeant selon son humeur. Gare au stress.

bernard et bianca au pays des kangourous mcleach

Un vrai méchant d’une cruauté sans égal, ne reculant devant rien pour arriver à ses fins, un manipulateur n’osant pas trahir, kidnapper, maltraiter, torturer psychologiquement un enfant innocent sans le moindre scrupule, avec McLeach, braconnier Australien toujours accompagné de Joanna, son varan, on sent l’antagoniste puissant, dominant. De par son entrée fracassante digne d’un action hero, l’équipe du film utilisera intelligemment les plans en contre-plongée histoire de nous avertir de la menace que ce personnage incarne. Bernard et Bianca au pays des kangourous ne sera pas qu’un film spectaculaire où le danger est omniprésent.

bernard et bianca au pays des kangourous wilbur

Grace aux personnages de Joanna et Wilbur, l’albatros joyeux au caractère bien trempé, on multiplie les scènes hilarantes.

bernard et bianca au pays des kangourous joanna

Joanna, c’est la cerise sur le gâteau. Jamais dans un Disney on avait eu un acolyte aussi drôle. Stupide au plus haut point, hideuse et féroce, Joanna, un varan du komodo qui guérirait presque votre phobie des reptiles. A mourir de rire.

bernard et bianca au pays des kangourous marahute

Marahute, l’aigle royal d’Australie devenu ami avec Cody, incarne à merveille puissance, force et détermination. Là encore Disney réussit haut la main l’illustration de la puissance de ce personnage subjuguant. D’autant plus lors de cette époustouflante scène de vol accompagnée d’une musique extraordinaire à vous donner des frissons. Il fallait le voir sur grand écran, c’était aussi fort qu’une séquence de Star Wars.

bernard et bianca au pays des kangourous carte australie

Protection des animaux, importance du travail d’équipe, entraide, courage, cette fois, peu de messages pour ce Disney. Néanmoins, la manière dont tout cela sera abordé et illustré forcera le respect, tout comme la foule de détails du monde des souris, les musiques (dont la seule et unique chanson du film chantée par Anne, entendue lors du générique de fin ) et le doublage français aux petits ognons (merci Roger Carel).

 

Kidnappé ? C’est horrible. Kidnapper un enfant. On n’a pas le droit. Les enfants sont faits pour faire résonner la maison de leurs rires. Pour manger des gâteaux. Boire du lait qui leur fait des moustaches de chat. Non, personne ne touchera à la liberté d’un enfant. Moi vivant, jamais !

 

Au final, magnifique, trépidant, chaleureux, hilarant, émouvant, épique, Bernard et Bianca au pays des kangourous, l’un des meilleurs Disney. Un être minuscule et sans défenses capable de vaincre le mal, un beau message livré par un film plus qu’extraordinaire et malheureusement presque méconnu.

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