Frank Castle alias le Punisher change d’interprète et de direction. Lex Alexander chargée de la réalisation récupère la franchise mettant en scène un type devenu justicier suite à une tragédie. Fidèle à la série de Comics Max, Punisher : War Zone réinvente le genre et la narration de l’anti-héros de chez Marvel pour en faire un tueur de sang froid implacable s’en prenant aux criminels quand la police ne peut plus rien faire. Attention, carnage en prévision…
Fiche Technique
Réalisé par Lexi Alexander
Genre : Action
Film Américain
Durée : 1h38 environ
Interdit aux moins de 16 ans
L’histoire
Lors de sa croisade contre le crime organisé, Frank Castle alias le Punisher défigure et laisse pour mort Billy Russoti, parrain de la pègre. Lentement mais surement, après avoir retrouvé ses forces, Billy surnommé désormais Jigsaw, prépare sa vengeance contre Castle. Tout en devant affronter l’armée de sbires recrutée par Jiggsaw, Frank devra faire face à Angela, la veuve du policier qu’il a accidentellement tué.
Le film qui faisait passer le Punisher de 2004 pour un enfant de chœur
L’intégration de Micro, bidouilleur en informatique et fournisseur en armes/gadgets vivant aux cotés de Frank, Jigsaw, les morts en charpies, tous ces éléments font que ce Punisher se rapproche plus de l’esprit des comics. Seulement il ne faut pas pour autant se dire que ça en fera une réussite. Alors qu’il répare les erreurs de son prédécesseur, il pêche là où la version de 2004 réussissait. Un échec ? Pas complètement. Il y a du bon dans ce film.

Jouissif et déstabilisant dès son intro, on voit très vite la différence entre le Punisher version 2004 et celui-ci. Frank Castle, il a fait du chemin depuis sa dernière apparition. Exit la version 2004, moitié reboot (le flashback de l’assassinat de la famille de Castle étant modifié), moitié suite (parce que je ne peux m’empêcher d’oublier la version 2004), notre anti-héros poursuit son chemin, confronté à de nouveaux problèmes, et de nouveaux ennemis. Surprenant d’imaginer que sous ces couches d’hémoglobine, démembrements et esthétisme sale ce cache une femme. Lex Alexander, elle c’est documentée avant de tourner son film. Résultat, un Punisher à l’esthétisme stylé sous une ambiance plus réaliste que son prédécesseur. Les couleurs, le contraste, la mise en valeur de l’éclairage des lumières et néons, tout sera plus sombre que la version de 2004.
Pour la réalisatrice, il était important que son film soit fidèle au comic book. Quand on voit quelques images en feuilletant des pages, du gore choquant, on en voit. Le Punisher il empale, arrache des têtes, les explosent à coup de fusil lourd, et tant pis si ça enterre définitivement le pseudo justicier défendant les plus démunis. Frank est un type dans l’action. Il ne pose pas de questions et ne laisse personne derrière lui. Les choses à arranger, il les arrange à sa manière. Des coups de feu, des combats au corps à corps, du carnage hallucinant, vous aurez de quoi faire puisque l’action sera basée là-dessus. Mais pas que.
Comme pour le Punisher de Jonathan Hensleigh, on adopte une approche psychologique pour donner de la profondeur au personnage principal. Après avoir pu venger le meurtre de sa famille, Frank se heurtera à deux nouveaux défis : il a laissé deux criminels en vie et à zigouillé accidentellement un flic infiltré marié et père. Cet acte seul renvoi notre anti-héros quelques années en arrière où il vivait exactement le même style de situation mais à l’inverse. Hanté par la mort de sa femme, son fils et sa fille, Frank continue à sombrer. Un cauchemar sans fin où seule la mort sera l’issue.
Ray Stevenson reprend le rôle laissé par Thomas Jane. Gros changement. La carrure, le look, le regard, les traits de visage, Stevenson colle aux illustrations du dessinateur Tim Bradstreet. L’acteur, il est à fond dans le rôle. Il c’est entrainé dur au maniement d’armes blanches et à feu, arts martiaux. Clairement, Stevenson veut passer l’envie aux fans de vouloir ressembler au personnage.
Qui est ce qui vous punis vous ?!
Le Punisher, ses bad guy hyper kitsch, et ses seconds rôles
Face au Punisher, un nouvel ennemi, Billy Russoti alias Jigsaw, mafieux obsédé par son apparence physique avant et après son accident. La prestation de Dominic West, son interprète tombe hélas à plat. On a la sensation désagréable d’avoir fait une dizaine de bon en arrière, retombant à cette époque où les bad guy de films de super héros étaient hyper kitsch et peu crédibles. Trop d’exagérations dans le jeu au point de parfois franchir le point de non retour, les bad guy de Punisher War Zone sont l’un des éléments négatifs portant préjudice au film.

Coller un partenaire à notre bad guy n’était en soit pas une mauvaise idée. Qui plus est quand on voit que c’est Doug Hutchison, anciennement Tooms dans la série X Files et Percy Witmore dans La ligne verte. Et là, problème, Hutchison devant jouer le rôle d’un cannibale (qui n’existe pas dans les comics), il reprend pratiquement les mimiques de son personnage de Tooms en y ajoutant un don prononcé pour les arts martiaux. La différence c’est qu’ici, tout sonne grotesque, comme ces échanges avec Jigsaw. Oui, les méchants avaient au départ un joli potentiel et on l’a gâché.
Parce qu’il fallait bien inclure une femme dans ce monde de machos, on choisit la magnifique Julie Benz. Fragile mais dure à cuire, son personnage, Angela, est loin de la victime devant être sauvée. Une vraie maman ours protectrice envers sa fille et prête à tout pour la protéger. De belles interactions en perspective sont à prévoir avec Ray Stevenson.
Colin Salmon, récemment vu dans la série Arrow joue Paul Budiansky, un flic intègre. Il a le bon coté de Frank Castle, ce que le justicier aurait pu être. On le voit donc comme son alter ego. Un personnage important, présent dans notre histoire pour être en quelque sorte, la voix de la raison. Le plus comique, que l’acteur soit aussi grand que le Punisher et qu’il ne se laisse pas faire. L’élément comique de Punisher: Zone de guerre, ce petit truc en plus permettant au film d’éviter de stresser les spectateurs, il se trouve en la personne de Martin Soap (joué par Dash Mihok). L’inspecteur Soap prétend être un flic banal. Ce n’est qu’un leurre. Sous ses airs d’idiot, se cache un homme bien plus malin que les autres. Deux flics du bon coté, notre histoire gagne en consistance.
Pour finir, fan inconditionnel de Jurassic Park, pur plaisir que de retrouver Wayne Knight, amaigri dans le rôle de Micro. Vulnérable, sérieux, doué, loyal, un personnage important permettant à Castle de garder une petite part d’humanité, tout comme Angela et sa fille.
– Le jugement que tu portes contre les autres sera aussi porté contre toi et la mesure dont tu te sers pour les autres, servira aussi pour toi.
– Matthieu. Chapitre 7, verset 2… Ca me convient très bien.
– Que Dieu soit avec toi Frank.
Au final, Punisher: Zone de guerre défoule certes mais échoue sur le développement des bad guy de l’histoire, les rendant grotesques et insipides. Pour le reste, on appréciera l’interprétation de Julie Benz et Ray Stevenson, le mélange burlesque et réalisme, l’esthétisme coloré très comic book, les scènes de fusillades et d’affrontements cradingues et nerveux où la violence y sera pleinement assumée, la bande son rock et un scénario dans l’ensemble, assez bien ficelé. Ni au dessus, ni en dessous du Punisher de 2004.
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